Salix : du celtique sal, proche et lis, eau (les saules poussent au bord de l'eau)
cinerea : du latin cinereus, cendré
Salix cinerea est un grand arbuste indigène, très rustique, dont les sujets mâles ont une floraison décorative en fin d'hiver. Il est bien adapté aux plantations champêtres dans les sols humides.
Port: jeune, ce grand arbuste a un port buissonnant ramifié. En vieillissant il a une forme ovoïde à large et très ramifiée. Souvent il n'a pas de tronc principal.
La conduite en tige branchue est possible. La tige remontée est envisageable, mais cette forme n'est pas la plus adaptée car le tronc a des difficultés à grossir et il forme souvent des rejets. Par contre, la cépée est le port le plus adapté pour ce végétal buissonnant.
Rameaux: assez épais, duveteux, grisâtres.
Ecorce: lisse, grise, devenant brunâtre avec de larges fissures peu profondes.
Feuillage: feuilles caduques, lancéolées obovales, ondulées, de 6 à 12 cm de long. Elles sont vert foncé mat dessus, gris cendré et duveteuses dessous. Elles se colorent en jaune à l'automne. Ombrage moyen.
Floraison : essence dioïque (pieds mâles et pieds femelles séparés). En mars avril, avant l’apparition des feuilles, les fleurs mâles forment des chatons jaunes à maturité. Les fleurs femelles sont en chatons verdâtres. Les unes et les autres mesurent 3 à 4 cm de long. Mellifère.
Fructification: sur les sujets femelles, nombreux fruits duveteux composés de petites capsules libérant à terme des graines velues et légères.
Climat: bonne résistance au froid. Il apprécie le plein soleil, par contre il faut éviter de l'exposer à la mi-ombre et à l'ombre.
Usages et comportement: très rustique, sa croissance est moyennement rapide, par contre, il est peu longévif (50 ans environ). Il peut être planté en étage haut de massif ou dans des haies champêtres. Il se ressème facilement. Les branches qui touchent le sol se marcottent naturellement. Il est sensible à l'anthracnose du saule qui nécrose les jeunes rameaux lors des printemps humides. La taille sur marotte (ou tête de chat, tête de saule) en fin d'hiver limite les risques. Il peut aussi souffrir de chancres au niveau des plaies de coupes, ainsi que des pucerons. Le pollen peut être allergisant ; la pollinisation est intense en avril.
Sol: il apprécie beaucoup l’eau, il peut supporter des inondations de longue durée (hydromorphe). Il supporte la plupart des sols (superficiels, compacts, légers, acides, basiques, frais et gorgés d'eau de façon temporaire). Par contre il n'apprécie pas les sols secs. Il accepte les sols basiques s'ils ne sont pas secs.
Origine: indigène en Europe. Il est présent presque partout en France.
Conseils pour la plantation: En pépinière, il est courant en forme libre, mais plus rare en tige.
Il est très facile à multiplier : plantations sous forme de plançon, boutures ou marcottes. Sa reprise est très aisée si le sol est bien alimenté en eau.
Taille de formation : il est difficile à former en tige à cause de son port buissonnant et de sa tendance à rejeter à la base du tronc. Pour le former, il faut guider régulièrement une flèche et maîtriser les branches latérales, puis les enlever progressivement.
Anecdote : il s'agit d'une plante médicinale, aux propriétés antirhumatismales et fébrifuges (contient des composants de l'aspirine).
Collection de référence visible à :
- Jardin botanique de la Presle – 51480 Nanteuil-la-Forêt
- Chemin de la découverte 79500 Melle
- Domaine botanique de la Croix Verte – Les Noues 79300 Beaulieu-sur-Bressuire
- Salix atrocinerea lui ressemble beaucoup, mais le revers des feuilles présente des poils roux le long des nervures à la face inférieure. Il est un peu plus résistant à la sécheresse.
- Salix caprea a un port plus élevé, des feuilles ovoïdes et il dépasse parfois les 15 m de haut, ce qui en limite l'emploie dans les petits espaces.
- Salix triandra a des feuilles plus petites et pointues.