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CHÊNE

EXTRAITS DE POÈMES

 

Celui de qui la tête au ciel était voisine

Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.

Jean de la Fontaine (1621-1695)

 

Le chêne abandonné

Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil

Le grand chêne noueux, le père de sa race,

Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse

Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil.

 

Du premier de ses fils étouffés sous son ombre,

Robuste il a nourri ses siècles florissants,

Fait bouillonner la sève en ses membres puissants,

et respirer le ciel avec sa tête sombre.

 

Mais ses plus fiers rameaux sont morts, squelettes noirs,

Sinistrement dressés sur sa couronne verte;

Et dans la profondeur de sa poitrine ouverte

Les larves ont creusé de vastes entonnoirs.

 

La sève du printemps vient irriter l'ulcère

Que suinte la torpeur de ses âcres tissus.

Tout un monde pullule en ses membres moussus,

Et le fauve lichen de sa rouille l'enserre.

 

Sans cesse un bois inerte et qui vécut en lui

Se brise sur son corps et tombe. Un vent d'orage

Peut finir de sa mort le séculaire ouvrage,

Et peut-être qu'il doit s'écrouler aujourd'hui.

 

Car déjà la chenille aux anneaux d'émeraude

Déserte lentement son feuillage peu sûr,

D'insectes soulevant leurs élytres d'azur

Tout un peuple inquiet sur son écorce rôde;

 

Dès hier, un essaim d'abeilles a quitté

Sa demeure d'argile aux branches suspendues;

Ce matin, les frelons, colonie éperdue,

Sous d'autres pieds rameux transportaient leur cité;

 

Un lézard, sur le tronc, au bord d'une fissure,

Darde sa tête aiguë, observe, hésite et fuit

Et voici qu'inondant l'arbre glacé, la nuit

Vient hâter sur sa chair la pâle moisissure.

 

Anatole France (1844-1924)

 

Voir lever le soleil sur les cimes des chênes du parc; ouvrir ma fenêtre pour que les hirondelles vinssent voltiger librement sous le plafond

A. Monntculot

 

Ce chesne creux et ce vaste buisson Où maintes fois j'escoute la chanson Du rossignol plaisant et aimable

Claude de Pontoux (... - 1579)

 

Il y a une vertu des choses vertes, il faut vivre sa vie d'homme avec la même absence d'hésitation qu'un chêne mène sa vie de chêne, étendant sous terre ses racines, à la recherche des eaux, dans sa force.

Henri Pourrai (1887-1959)

 


Qui a vu quelque fois un grand chêne asséché,
Qui pour son ornement quelque trophée porte,
Lever encore au ciel sa vieille tête morte,
Dont le pied fermement n'est en terre fiché,

Mais qui dessus le champ plus qu'à demi penché
Montre ses bras tout nus, et sa racine torte,
Et sans feuille ombrageux, de son poids se supporte
Sur un tronc nouailleux en cent lieux ébranché:

Et bien qu'au premier vent il doive sa ruine,
Et maint jeune à l'entour ait ferme la racine,
Du dévot populaire être seul révéré:

Qui tel chêne a pu voir, qu'il imagine encore
Comme entre les cités, qui plus florissent ore,
Ce vieil honneur poudreux est le plus honoré.

Joachim du Bellay (1522-1560)

 

                          

                          

 Le chêne

                           Mon chêne je te retrouve sous le soleil torride

                           Mon chêne lacéré par les crocs des chenilles

                           Qui me rend mon pays échappant sous le masque

                           Insulte maculée des fleurs à sa ligne aride

                           Subtil désert de volupté brûlante

                           Malgré le fouet bruissant des mouches acharnées

                           En brassées piétinant le silence de buse

                           Hier le vent du nord me poussait hors les cimes

                           Perdue étais-je dans le rire d'une terre

                           A sa vérité âpre

                           Ingrate à l'étranger

                           Mon chêne se souvient d'une joie détruite

                           Mon chêne baise mes mains de ses feuilles meurtries

                           Avec lui fidèle je retourne à moi-même

Geneviève Laporte 

 

Si d'un vent elle entend quelque sifflante haleine,
Par le feuillage épais des chênes se ployant,
Qu'il lui semble écouter les soupirs de ma peine.

Jean Antoine de Baïf

 

Il avait autour du coeur une cuirasse de chêne et un triple airain.

Horace

 

Oh ! quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule

Victor Hugo

 

Celui de qui la tête au ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.

Jean de La Fontaine

 

Je plie et ne romps pas.

Jean de La Fontaine

 

Vous, chênes, héritiers du silence des bois,-Entendez les soupirs de ma dernière voix.
Pierre de Ronsard

 

Il est vain, si l'on plante un chêne, d'espérer s'abriter bientôt sous son feuillage.
Antoine de Saint-Exupéry

 

Rien de grand n'a de grands commencements, ni les chênes, ni les fleuves, ni les royaumes, ni les hommes de génie.
Charles Maurice prince de Talleyrand-Périgord

 

Je suis devenu l'ami d'un vieux chêne. ... Il est en partie mort. Tu te rends compte : mort en partie, mais pas tout entier !
Miguel de Unamuno

 

 

 

Le Chêne et le Roseau

 

Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

 

Jean de LA FONTAINE   (1621-1695)

 

 

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